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PINACOTHÈQUE / Toile sur châssis bilobé 120 X 120 cm / Emerveillé par la beauté des radiolaires, je m’étais toujours promis d’exploiter un jour leur forme complexe et esthétique, véritable bijou de verre miniature. Une variété de radiolaire, le cyrtoidea reproduit par le biologiste Ernest Haeckel dans son édition de 1899-1904, intitulée « Kunstformen der Natur » décidera de ce tableau. C’est pour accueillir mes petits musiciens dans un kiosque à musique digne de leur excentricité que mon choix s’est porté sur cette merveille de la nature. C’est également avec beaucoup de peine que je me suis contraint à le simplifier en l’amputant de son sommet, et enfin à l’anamorphoser. Deux opérations obligées pour le mettre en harmonie avec mes petites créatures anthropomorphiques. Venons-en aux textes médiévaux, particulièrement ceux du XIVème siècle, pour admirer les bordures foisonnantes de leurs enluminures. L’artiste sort plus souvent des marges pour s’attarder sur ces êtres étranges, diablotins, petits monstres drolatiques aux aspects profanes, voire parfois triviaux. On oublie aujourd’hui qu’ils avaient presque toujours une signification : moqueries, querelles ou mise en garde (un exemple oublié : un personnage mordant un animal sous-entendait le péché de chair, si l’on mangeait de la viande!). Tous les instruments à musique, mêmes fantaisistes, sont d’authentiques drôleries d’époque. Notons la séparation très nette entre l’univers féminin et masculin. Radiolaires : éléments d’une classe de protozoaires marins dans le bio plancton. Ces animaux ont entre 1 à 5 mm, rarement plus ! Ils possèdent un squelette siliceux, qui n’est pas visible extérieurement. Il est intimement inclus dans le cytoplasme, pour le découvrir, il suffit de détruire le corps mou, apparaît alors une architecture extraordinaire que seule la nature est capable de créer dans une telle beauté. L’accumulation de milliers de radiolaires morts finit par engendrer une roche appelée « radiolarite ».
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