Galerie
Luco Cormerais - SCULPTURES SUR BASALTE
Dessin, Technique Mixte, Sculpture
Sculptures réalisées sur orgue basaltique ou sur éclat de basalte nommé également pierre bleue.
Il s'Texte principal 2
La nature crée elle-même ses propres outils et façonne librement sa matière, dès lors le prélèvement de l’un de ses éléments témoigne conjointement du long cheminement de la pierre à travers le temps mais aussi de l’aboutissement d’une longue abrasion définissant la forme actuelle du galet roulé. Prélever la pierre c’est intervenir directement dans un cycle minéral, suspendre son inévitable évolution et ainsi préserver sa morphologie unique.
Notre rapport à l’univers et donc à nos origines, constitue le lien étroit qui nous unis à la matière, le parcours accidenté d’une rivière laisse apparaître un équilibre instable où l’élément liquide, soumit à la gravitation, œuvre continûment dans l’action de transformer l’obstacle à son cheminement, cela produit une divagation du minéral traçant des courbes infinies, des déplacements innombrables à travers le temps, pour demeurer stationnaire, sur une échelle de temps variable entre quelques semaines ou quelques milliers d’années. Il me plait à penser que la pierre qui repose dans le lit de la rivière, a vu naître, sans l’annoncer, l’humanité.
Déplacer un élément naturel, l’extraire de son contexte originel, en l’occurrence d’une rivière dite sauvage, pour le déposer ensuite dans un lieu public n’est pas sans conséquence. A l’endroit de la pierre s’inscrit désormais le vide en présence.
Pour l’avoir observé, c’est le végétal qui sous la forme d’une feuille de hêtre, annonça la colonisation de cette nouvelle cavité. La matière constituant l’objet n’a pas été modifiée, des traces de sédiments demeurent visibles en surface, son apparence et sa morphologie seront préservées durablement, seul compte le témoignage porté par l’objet lui- même, et si il en est un qui regarde l’autre, est-ce l’homme qui regarde la pierre du haut de sa conscience, ou la pierre qui regarde l’homme depuis l’origine des temps.
Luco Cormerais