Vues
15009
| Appréciation
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installation temporaire au Kulturhuef, Grevenmacher, Luxembourg. Les visiteurs, que l’on peut considérer comme en étant les protagonistes principaux, sont invités à « vivre » l’exposition délivrés ? autrement, d’une manière active, sensorielle et tactile en la visitant sans leurs chaussures. Aux citations relatives aux livres et à la lecture par des auteurs de renom écrites sur le mur de gauche, les visiteurs sont invités à y ajouter leur propre réflexion/citation quant à ce sujet, par le biais d’un crayon de papier disposé aux deux extémités du mur à cet effet. Mais avant tout le visiteur se « délivrera »-t-il ne fût-ce que temporairement de ses habitudes émotionnelles et culturelles en acceptant d’ôter ses souliers, d’enfiler ou non les pantoufles prévues à cet effet et de visiter l’exposition en marchant précautionneusement sur les livres jonchés par terre ? Qu’en est-il de l’être et surtout de l’édifice du paraître lorsqu’on assiste à un vernissage ? Qu’en est-il de l’intérêt suscité par les livres que l’on foule, du fait qu’ils peuvent presque voler la vedette aux sculptures en attirant le regard des visiteurs qui vont d’abord voir où ils mettent les pieds et peut-être se laisser tenter par le fait de ramasser un de ces livres, voire se poser la question s’ils ne l’emporteraient pas carrément, ni vu ni connu ? A cet égard, ils sont invités à emmener le(s) livre(s) de leur choix, l’important étant en fin de compte que ceux-ci continuent de circuler, de procurer du bonheur à leur « nouveau » lecteur. Qu’en est-il de la sensation ressentie quant à la température, à la rigidité, à une potentielle instabilité dûes à l’amoncellement en plusieurs couches des livres ? Qu’en est-il de l’émotion ressentie lors du foulement de ces livres sous les pieds ? Qu’en est-il du respect inné qu’ils nous inspirent et qui fait qu’en général, l’on ne marche pas sur un livre ? Qu’en est-il du désintérêt par rapport à ce sujet et au contraire, pour certains, de l’absence de sentiment d’une certaine transgression ? Qu’en est-il de fréquenter un espace public les chaussures à la main ou restées dehors, alors que le contexte n’induit habituellement pas une telle démarche ? Qu’en est-il de ces conventions étroitement liées à la géographie et à la culture ? Qu’en est-il de notre comportement face à l’adversité ?…
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