Variation sur le thème du fleuve.
De la source à la mer. De la naissance à la mort. Inscrites dans un temps de l’histoire, les générations l’une après l’autre coulent dans les mêmes lits. Chaque nouvelle onde y laisse ses traces. Elles se mêlent se superposent en sédiments de vécu où l’espoir, les passions heureuses ou funestes, les débordements, fabriquent les rives de ce flot humain.
Cette foule s’écoule comme un fleuve tranquille et puissant. Au loin elle ne se perçoit qu’en nuances de courants où la lumière humide scintille et trouble l’horizon. A contre courant, métaphore de l’intemporel, deux ponts à la souplesse charnelle survolent le fleuve humain majestueux comme des coups de cygne, se croisent et vont se perdre en amont. En premier plan, prêts à faire corps avec la matière d’une eau en drapé minéral, voulue et stylisée par Fanette, des personnages se distinguent. Ils sont figés dans un instantané qui nous laisserait les voir plus, mais étrangement ils coulent sans nous laisser le temps de déceler le mystère qu’ils emportent.
G. M