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judith grunberger
Je peins pour visualiser l’intériorité.
Pour exorciser ces images invisibles.
L’image cède la place à ce qui est montrable.
Si l image apparaît trop, elle anéantit le voyage infini de la peinture.
La peinture doit faire oublier la représentation.
Cet équilibre est ma recherche : que montrer, que faire disparaître… .
Des couches qui se succèdent en laissant toujours un souvenir de ce qu’il y eu.
Un brouillard sur la mémoire, les choses sont floues, comme si je n’y avais pas accès moi-même.
Arriver à la représentation parfaite, quête impossible.
On pourrait reconnaître mais aussitôt être absorbé par la peinture elle même, matières, couleurs, vibrations, là ou chacun peut se retrouver librement.
Le plaisir même de peindre, comme un besoin incontournable.
Le plaisir du pinceau qui pose et qui arrache la peinture pour laisser voir.
L’impression parfois d’être dans un rituel intérieur, de gestes qui se répètent frénétiquement sans pouvoir les contrôler.
Un sentiment archaïque d’être proche de l’essentiel.
Les anciennes peinture murales, possèdent souvent cette richesse, du temps qui passe et le souvenir de ce qui fut.
L ‘usure et la peinture donnent cette harmonie parfaite.
Recherche sans fin…
Mais où je laisse chaque fois un morceau de moi-même.
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