PLIAGE D’ESPACE  ou  PROPORTION INTUITIVE


Absolue conscience de savoir que l’on a raison, au détriment d’une vision générale de l’art qui aurait tendance à réduire l’interprétation artistique au simple plan de la représentation.

La proportion aussi précise soit-elle ne peut-être réellement harmonieuse que si les proportions réalisées dépassent largement le contexte mathématique pur.
Il faut pour ce faire, concevoir avec humilité le rapport qu’il y a entre l’objet crée et le créateur, uniquement par intuition et que la forme proposée soit juste par un fonctionnement dans l’espace. Le silence est comme une respiration qui vient de l’intérieur, il ressort avec la vibration de la toile une immense plage de repos pour l’esprit.
Le hasard parce qu’il n’est pas pesé ni quantifié est le fruit d’un acte indéterminé mettant en présence l’intuition créative et une proportion juste dans l’absolu.
L’équilibre intérieur de l’artiste se manifeste par une certitude que la forme géométrique ainsi crée correspond à une harmonique viable, comme on peut l’entendre pour des notes de musique, fausse note ou harmonie musicale.

Si l’homme est le fruit du hasard, avec le temps, celui-ci  s’harmonise dans ses proportions, il laisse derrière lui la grossièreté (au sens matière), pour entrer dans la proportion de l’équilibre, si son corps est équilibré son oeil s’équilibre aussi dans sa vision des proportions; cette proportion, que les anciens mathématiciens nommèrent le nombre d’or, ou divine proportion. Pour ma part je la préfère intuitive, en effet divine proportion ou proportion intuitive semble se retrouver pour un oeil exercé. Celui-ci  peut détecter immédiatement la forme harmonieuse.

Gris proche du noir,noir proche du gris, si l’effet n’est pas interdit, il ne serait pas souhaitable que l’oeuvre présentée soit uniquement un travail d’effet, la toile, le châssis la tension même de celle-ci forme un tout et une entité propre qui prend sa place , toute sa place à l’accrochage ,elle se projette sur un support blanc , s’intègre sur un support noir, se fond sur un support gris, mais elle renvoie toujours sa propre géométrie sur un espace défini et tende à remettre en cause les formes prédéterminées Carré ou rectangle
.
L’oeuvre prend vie, elle rejette par sa propre force tout élément étranger à elle-même, elle force le silence, son harmonie transpire, elle le renvoie au spectateur. Celui-ci à tendance bien souvent à ignorer purement et simplement l’oeuvre exposée, où sont passés les tableaux,comme s’ ils avaient été occultés par l’intellect, rendus invisibles par la peur du vide .
Il faut contempler au lieu de regarder ce travail, mais pour que le renvoi soit fort une démarche sacrée semble tout à fait adapté, ces oeuvres sont un support de l’âme, elle interroge le vide et libère l’oeil de l’enfermement lié au carré rectangle ou pire du cercle.



Être sans concession avec la couleur et la forme, rejeter le trait, la composition et en général tout ce qui fait la peinture depuis son origine, ne rien montrer de l’état d’âme du créateur, de son besoin de définir un sujet, de raconter une histoire, de gestualiser, conceptualiser ou bien de techno vidéo installer.
En résumé il s’agit d’ EXTRAIRE DU VIDE LE SIGNE QUI CREE LA FORME,  CELA REVIENT A PLIER  CELLE-CI POUR LUI DONNER UN  RYTME
ÉTEINDRE LES COULEURS AU MAXIMUM AFIN DE RESTITUER LE SILENCE DONT CETTE FORME EST ISSUE

RAPHAEL DURANS