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Sandrine FOURGO
D'aussi loin que je me souvienne, il me semble avoir toujours dessiné. Enfant, je vivais avec un crayon à la main. Le dessin permettait de m'exprimer autrement qu'avec les mots. C'est à l'école maternelle que je trouvais mon premier lieu d'expression. L'institutrice avait eu la bonne idée de mettre à disposition craies, feutres, crayons de couleurs que nous pouvions utiliser dès lors que le travail était terminé. Alors, je m'empressais de finir ce qui était demandé pour profiter de tous ces trésors. Puis vint la peinture. Cela commença comme un défi : plagier un tableau (une barque au bord de l'eau) découvert au hasard d'un magazine. Une planche de bois, de la gouache et un pinceau. Le résultat est satisfaisant. Je me lance alors à l'assaut des impressionnistes: Monet, Renoir, Manet, Van Gogh. L'expérience est intéressante et formatrice. Au travers la copie, j'apprends la maîtrise des couleurs, des contrastes, des perspectives. Bientôt le désir naît de peindre par moi-même, mais la banlieue parisienne que j'habite n'offre que peu d'inspiration. Je compose alors à partir de photographies.
Mon arrivée en Haute-Savoie me confronte à la verticalité des paysages. L'horizon est bouché, les couleurs limitées Je m'essaie à un style plus abstrait, à de nouveaux instruments ( la spatule), à un nouveau support ( le lin). J'abandonne l'huile pour l'acrylique, matière plus malléable et souple. J'épure les traits pour ne garder que l'essentiel. Une forme doit apparaitre en un minimum de mouvements. Les couleurs se superposent. Les fonds prennent alors toute leur importance dans cet équilibre. Mes sujets d'inspiration sont issus de la vie et du quotidien: les objets (bouteilles, vase, bouquet de fleurs...), les sentiments et les émotions (trahison, solitude, peur...), les rêves (la cité dans l'eau, la cité au soleil...), les personnes (portrait d'un père, autoportrait...).
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