Aleksandra Gregorczyk est née en Poméranie près de la mer Baltique. Son univers plastique nous mène vers un monde de consistances étranges . Saturne, la « fauve planète » de Verlaine est le nom d’un état mental dont seul certains rêves peuvent nous rapprocher. Ce que cherche Aleksandra Gregorczyk , c’est une sorte de consistance de la Melancholia. Alors vient l’usage du papier journal qui apporte sa fragilité et sa couleur déjà là, comme envahissante. Ensuite d’autres couleurs s’imposent , saturniennes : des bleus, des rouges…
Une ombre semble parfois vouloir s’échapper, ou errer sans fin : nous essayons en vain d’échapper à la condition de la « fauve planète ». Au bord de ce marécage de la pensées on rencontre des fleurs vénéneuses, orchidées géantes, troublantes.
« De la vie des jouets » participe d’une autre démarche : la recherche de la consistance des affects de l’enfance qui persistent en nous. Les jouets ne vivent que des affects que nous projetons sur eux, et pourtant il semble possible de croire en leur épaisseur vitale. Aleksandra Gregorczyk cherche une consistance dans l’épaisseur de l’enfance. Notre animisme originel apparaît alors troublant, il se forme un espace propre aux jouets, il prend forme.